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Par Tautiton le 30 Avril 2016 à 12:14
La dame de Monsoreau - Alexandre Dumas
éditions France loisirs, tome 1 : 475 pages
tome 2 : 473 pages, classique
Synopsis :L'action se passe en 1578. Charles IX est mort. Son frère Henri III lui succède sur le trône de France.
Henri est un roi superstitieux et faible. Les « mignons » envahissent la cour et essayent d'influencer le monarque. Henri III se laisse également fortement guidé par sa mère, Catherine de Médicis.
Le pays est très divisé par les luttes entre catholiques et protestants. Henri III doit composer avec ses proches, notamment avec son frère, fourbe et avide de pouvoir, le duc d'Anjou. Il se méfie également de nombreux ennemis, dont les Guise qui ont créé une Ligue de catholiques.
Le frère du roi s'est attaché les services d'un brillant gentilhomme, Louis de Bussy d'Amboise, comte de Clermont, ennemi juré des mignons du roi.
Tombé dans un guet-apens, Bussy d'Amboise est soigné par une jeune femme, Diane de Méridor, dont il tombe follement amoureux.
Hélas, la belle et jeune femme est promise à l'odieux Comte de Monsoreau, le grand veneur du roi et ne laisse pas indifférent le duc d'Anjou lui-même.
Les amants doivent faire preuve d'une grande prudence et de beaucoup d'imagination pour vivre secrètement leur passion. Ils bénéficient toutefois du soutien de Saint-Luc qui s'est pris d'amitié pour eux, et du jeune médecin de Bussy.
Mais Monsoreau et le duc d'Anjou dont la jalousie est féroce, découvrent cette idylle et préparent leur vengeance.
Pourquoi ce livre ? Premièrement parce que Dumas est un de mes auteurs favoris ! C'est la première chronique d'un de ses romans que je vous présente ici, mais vous en aurez régulièrement ; logiquement encore 3 cette année !
J'ai lu ce livre dans le cadre de la Lecture Commune de la trilogie des Valois organisée par Nekotenshi sur Livraddict. Ce titre est en effet le deuxième opus de cette trilogie et se place après La reine Margot que nous avons lu en Janvier.
Mon avis : Premier constat : même si nous retrouvons beaucoup de personnages rencontrés dans La reine Margot, le style général du roman et l'ambiance sont très différents. Nous sommes ici sur un roman beaucoup moins sombre, beaucoup plus léger.
Alexandre Dumas nous la joue moins "cours d'histoire", ici, l'Histoire sert surtout de décor à la sienne.
L'intrigue s'oriente surtout sur deux axes : Les luttes d'influences à la tête de l'Etat et les complots de la ligue Catholique des Guise d'un coté et l'histoire d'amour de Diane de Méridor devenue Monsoreau et Louis de Bussy d'Amboise, d'un autre coté.
Le roi Henri III peine en effet à s'imposer et à être un réel souverain. A l'instar de son frère Charles IX, ce n'est pas réellement lui qui dirige le pays, mais l'influence de sa mère semble toutefois moindre sur lui. On voit d'ailleurs très peu Catherine de Médicis dans ce roman.(Dumas n'oublie cependant pas de sérieusement l’égratigner au passage !) Le roi va devoir défendre sa place contre son propre frère, plus avide de pouvoir que jamais ; mais aussi contre les trois Guise qui vont tenter de déclencher une véritable guerre civile en excitant les catholiques contre les protestant et de profiter de la confusion pour s'approprier le trône. Sans compter que la menace Henri de Navarre n'est pas complètement écartée ...
Heureusement le roi peut compter sur ses mignons qui vont n'avoir de cesse de titiller les gentilshommes du Duc d'Anjou, mais surtout sur Chicot son bouffon. Et quel personnage que ce monsieur Chicot ! D'une grandiloquence et d'un intelligence inouïe, il est surtout d'une fidélité sans borne et certainement le seul ami du souverain. Ce personnage amène dans le roman un souffle comique très fort et permet à Dumas de nous servir par moment une ironie presque jubilatoire.
Passons maintenant à Madame de Monsoreau puisqu'elle prête son nom au roman. Une femme magnifique objet de toutes les convoitises de ces gentilshommes. Convoitée par trois prétendants, dont le Duc d'Anjou, elle se verra contraire d'épouser le fourbe comte de Monsoreau alors qu'elle est éprise de Bussy d'Amboise. Autre très grand et beau personnage que ce Bussy, il est un gentilhomme absolument irréprochable, plein de principes, de respect et d'attentions pour sa belle. Comment lui résister ? J'y ai vu un peu de Cyrano dans ce Louis de Bussy d'Amboise ! ou plutôt l'inverse, puisque Rostand a écrit Cyrano de Bergerac presque 50 ans plus tard. Il a une classe folle, et pas seulement avec sa belle, jusqu'avec ses ennemis qu'il ne va pas hésiter à inviter à dîner et à recevoir comme des princes pour régler les détails d'une provocation. Avec lui l'honneur n'est pas un simple principe, mais une réelle façon de vivre ! Pour sa part Bussy, apporte un souffle chevalresque sur ce roman.
Deux personnages secondaires m'ont également beaucoup plu : Le frère Gorenflot et Remy le Haudouin. Le premier, moine beaucoup plus porté sur la gastronomie que sur la théologie , par moment franchement désopilant m'a un peu fait penser à Porthos, en beaucoup moins bien, bien sûr. Le second pour son dévouement envers Bussy, et moins par contre pour son comportement envers Jeanne.
Je ne vais évidemment pas revenir sur la plume absolument magnifique de Dumas qui n'est plus à présenter. Par contre, il est souvent reprocher à l'auteur de faire traîner en longueur ses romans, et de "pisser de la ligne", ici, j'ai beau chercher, je ne vois pas ce qui pourrait être enlevé au roman, je ne vois pas de superflu. J'ai été absorbé de bout en bout ! J'en aurai presque voulu encore ! Ça tombe bien il me reste Les quarante cinq.
En bref, si j'avais beaucoup aimé La reine Margot qui était passé à deux doigts du coup de cœur, celui ci m'a fait succomber ! Si l'on ne devait retenir qu'un seul chapitre de ce roman (ô combien ça serait dommage), je garderais l'assassinat qui pour moi, est un petit chef-d'oeuvre ; je ne touchais plus terre en le lisant ! J'ai absolument tout aimé dans ce roman qui restera assurément un des tous meilleur que j'ai lu.
Ma note : 19,5/20 (je n'ai pas mis 20 uniquement, car pour moi cette note est réservée au Comte de Monte-Cristo)
petite citation : La femme que le cœur vient de choisir est élevée, par ce choix, au dessus des autres femmes ; elle grandit, s'épure, se divinise ; chacun de ses gestes est une faveur qu'elle vous accorde, chacune de ses paroles est une grâce qu'elle vous fait ; si elle vous regarde, elle vous réjouit ; si elle vous sourit, elle vous comble
N'oubliez pas d'aller jeter un oeil aux chroniques des copains de LC : Nekotenshi, Une pause littéraire
Ce livre a été lu dans le cadre du challenge :
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Par Tautiton le 22 Avril 2016 à 22:44
La vérité sur l'affaire Harry Québert - Joël Dicker
éditions De fallois, collection poche, 858 pages, policier.
Synopsis : À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?
Mon avis : Ce livre me fait en fait envie depuis sa sortie, mais je voulais laisser un peu passer le battage médiatique avant de lire. Au final je l'ai carrément oublié jusqu'à que je le trouve à 50 centimes dans un Emmaüs l'année dernière. Je l'ai alors oublié dans ma PAL. C'est finalement une proposition de Lecture Commune de Shakes sur Livarddict qui m'a décidé à le lire.
Première chose qui marque avec la lecture de ce livre, c'est la facilité de lecture ! La plume est vraiment très simple et sans aucune fioriture. Au début ça m'a plutôt fait du bien puisque je sortais d'une lecture très dense (Le solitaire de Ionesco, je vous en parlerais bientôt), mais à la longue un minimum de style m'a quand même manqué ! (Je crois que je commence à devenir difficile à force de lire des classiques). Au moins, ça rends le livre accessible à un très large public, et puis, j'ai beau avoir cherché, c'est le seul défaut que je lui ai trouvé.
Passons maintenant aux qualités. L'intrigue tout d'abord, est vraiment très travaillé. Rien n'est laissé au hasard et je n'y ai vu aucune faille. Je n'ai trouvé ni le mobile, ni le coupable, je n'ai absolument rien vu venir. Le mystère est assez complexe, les indices distillés au compte goutte, juste assez pour que notre curiosité soit piquée et qu'on ai énormément de mal à lâcher le livre. En plus de cela les rebondissements et retournements de situations sont très nombreux mais sans jamais être étourdissants. J'ai beaucoup aimé également cette façon de raconter avec des petits retour en 1975, qui, s'ils peuvent sembler répétitifs parfois à certain, apportent toujours un éclairage nouveau sur les faits.
Les personnages sont très bien travaillés et j'ai notamment beaucoup aimé voir l'évolution de notre Héros Marcus Goldman, qui va beaucoup changer grâce à tout ce qu'il va apprendre tout au long de l'histoire. Et Heureusement, car au début il a un sacré Melon notre collègue, il est pourri d'arrivisme et m'aurais très vite agacé ! Mais sa pugnacité, sa fidélité et sa loyauté sont remarquable. L'autre personnage qui m'a beaucoup plus et marqué, c'est Harry évidemment ; le mentor, le professeur qui nous fait presque un cours d'écriture. Cette petite immersion dans le processus d'élaboration du livre est d'ailleurs très sympathique, d'autant qu'avec l'agent et l'éditeur, on peut le voir en entier. Pour en finir avec les personnages : mention spéciale à la mère de Marcus, qu'on voit assez peu, mais qui m'a beaucoup fais rire !!
Des thèmes comme : L'Amérique puritaine, la pression médiatique, la société de l'immédiateté ... sont également abordés, ce qui donne un petit côté "sociologique" au roman. Mais cette histoire reste avant tout une belle histoire d'amour qui m'a beaucoup touché ! En bref, un roman très réussi bourré de qualité que je n'ai pas fini de recommander !!
Ce roman à été lu en Commun avec Shakes, Ewatoppno et Cecec dans le cadre du challenge :
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Par Tautiton le 15 Avril 2016 à 11:52
Mortimer (Les annales du disque monde tome 4) - Terry Pratchett
éditions L'Atalante, 277 pages, fantasy
Synopsis : Mortimer court à travers champs, agitant les bras et criant comme une truie qu'on égorge. Et non. Même les oiseaux n'y croient pas. "Il a du coeur", fait le père adossé contre un muret. "Dame,c'est le reste qui lui manque", répond l'oncle Hamesh. Mais à la foire à l'embauche, la Mort le remarque et l'emporte sur son cheval Bigadin. Il faut la comprendre : elle a décidé de faire sa vie. Avec un bon commis, elle pourrait partager le travail quotidien, ce qui lui laisserait des loisirs. Un grand destin attend donc Mortimer. Mais... est-ce bien raisonnable ?
Mon avis : Depuis le temps que mon beau frère m'en parle des Annales du disque monde, ça y est j'ai craqué ! Et autant le dire tout de suite : j'ai bien fait !
Il s'agit donc du quatrième tome des annales du disque monde. Qu'est ce que le disque monde ? Comme son nom, l'indique c'est une planète circulaire entièrement plate. Ce disque est portée par 4 éléphants eux même juchés sur le dos d'une tortue. La grande A'tuin, puisque c'est son nom, vogue en permanence à travers l'univers. C'est un monde rempli de magie, où à peu près rien ne fonctionne comme chez nous : les océans par exemple se déversent dans le vide sidéral, même la lumière est différente : sur le disque monde elle prends tout son temps !
Vous l'aurez donc compris, Terry Pratchett nous absorbe littéralement dans un monde différent, complètement loufoque et décalé. Son univers est vraiment tellement fouillé et tellement bien travaillé jusque dans les détails que le dépaysement est total !Place à l'intrigue maintenant : la mort se sent un peu oppressée par son travail et décide de trouver un apprenti à former, pour le soulager un peu dans sa tâche, et pourquoi pas, bientôt pouvoir lâcher un peu le pied. Elle se rend donc à une foire aux apprentis et engage le dernier jeune homme n'ayant pas encore trouvé de maître, Mortimer (ou Morty). Ce jeune homme "bien brave" comme on pourrait dire dans nos campagne, très naïf et maladroit accepte finalement un peu par dépit et sans trop savoir dans quoi il s'embarque ...
Premier constat, je suis rentré dans se monde avec une facilité déconcertante, l'écriture est simple, un brin burlesque et pleine de second degré ; et, pour ça je suis bon client, il faut dire !
J'ai tout de suite ressenti énormément de sympathie pour Morty, sa naïveté et sa maladresse sont même assez touchante au début. Je me suis d'ailleurs un peu reconnu dans sa maladresse. La personnification de la mort quant à elle, si elle n'est pas très originale, est très réussie. j'ai beaucoup aimé cette approche de la mort qui ne fait finalement que son métier ; c'est vrai, il faut bien que quelqu'un le fasse après tout. Cette approche de la mort assez pragmatique et pleine d'humour (noir évidemment !) Me fais un peu penser à la chanson "maison Borniol" d'Hubert Felix Thiéfaine sans être aussi cynique évidemment et avec un humour très différent.J'ai beaucoup aimé voir Morty évoluer et prendre de plus en plus sa mission à cœur, et gagner en assurance jusqu'à s'affirmer tandis que la Mort, elle, lâche de plus en plus de lest en "s'humanisant" un peu. Elle va s'essayer à des plaisirs "typiquements humain" comme la pêche ou la gastronomie par exemple. Autre moment particulièrement hilarant : la Mort faisant son bilan de compétences en vue de chercher du travail !!
J'ai particulièrement aimé également un des personnage secondaire : Albert le majordome, mystérieux et grognon à souhait ! On y rencontre également Rincevant, sorte de président du syndicats des mages, sur qui, je l'espère, je pourrais en apprendre plus dans d'autres épisodes, il a du potentiel celui ci ! Seul petit regret : J'aurais aimé une petite carte en annexe. *
En bref, une évasion rafraîchissante, pleine d'humour qui m'a fait un bien fou ! Je pense que je ne vais pas traîner pour aller refaire un tour sur le disque monde, il va juste falloir trouver quel tome lire !
Ma note : 17/20
* Ce défaut est d'ailleurs réparé, puisque je viens de me procurer "La carte du disque monde" par Terry Pratchett et Stephen Briggs. Un petit livre objet (mon tout premier) très sympathique avec une magnifique carte grand format façon carte au trèsor. Vraiment superbe ! je suis trop content, je recommande aux fans de la série !!!
Ce livre a été lu dans le cadre du challenge :
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Par Tautiton le 8 Avril 2016 à 14:13
Fahrenheit 451 - Ray Bradbury
science fiction ebook
Synopsis : 451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable.
Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.
Pourquoi ce livre ? Il a fait l'objet du book club livraddict du mois de Mars, je n'aurais pas forcément eu l'idée de le lire autrement mais je n'ai pas laissé passer l'occasion de découvrir ce grand classique de la science-fiction
Mon avis : Ray Bradbury nous mets donc face à une société, dans laquelle le livre est banni, plus que banni, il est traqué et tout de suite détruis par le feu. Mais bien plus que les livres, ce sont la connaissance et la réflexion qui sont absente de ce monde. Franchement pas joyeux tout ça ! et pour tout dire plutôt inquiétant ! Les hommes se contentent de se laisser vivre sans se poser de question ("on" ne leur laisse pas l'occasion de s'en poser de toutes façon !) et "d'être heureux". Aucune décision n'est prise de toute façon "on" se charge de leur bonheur, "on" sait ce qui est bon pour eux.
"Si vous ne voulez pas qu'un homme se rende malheureux avec la politique, n'allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question ; proposez-lui-en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun. Qu'il oublie jusqu'à l'existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, pesant, gourmand en matière d'impôt, cela vaut mieux que d'embêter les gens avec ça"
Montag fait donc partie des pompiers, ce corps d'élite qui sert désormais à chasser les livres et à les détruire jusqu'au dernier en brûlant carrément toute la maison qui les abritait. Notre pompier va rencontrer Clarisse, une jeune voisine, qui va lui parler d'un autre mode de vie ; avec des livres, des interactions sociales (parce que, oui ça aussi c'est banni, on a supprimé les vérandas des maisons car les gens s'y réunissaient pour discuter : sacrilège !). Cette dernière va petit à petit faire vaciller la foi de notre Montag jusque dans ces fondements ...
J'ai plutôt eu du mal sur le début du livre. L'auteur à une écriture assez complexe, pleine de métaphore ; mais cette écriture dégage finalement une certaine poésie. Poésie qui tranche complètement avec ce monde plat, terne, où la moindre forme de sentiment est tout bonnement absente. Sans trop savoir exactement à quel moment, ce constat à fini par me sauter aux yeux ; à partir de ce moment là, j'ai été complètement absorbé par ma lecture !
Mis à part le style, la première chose qui nous frappe, c'est que cette mise en garde que nous adresse l'auteur est toujours incroyablement d'actualité, bien qu'écrite il y a plus de 60 ans. Preuve en est, les destructions massive d'oeuvre d'art et architecturales par des fanatiques religieux qui ont été perpétré en Afrique ces dernières années.
La seconde c'est évidement à quel point une telle oeuvre nous fait réfléchir ! Ce n'est pas l'intrigue somme toutes assez simple et banale qui est importante. L'essentiel et dans les questions et les réflexions qu'elle nous permet de soulever. Sur l'importance de la culture et du savoir, évidement, sur l'importance de penser par soi même et de ne pas se laisser dicter nos actes, mais aussi sur l'invasion de la technologie dans notre société qui risque de nous désociabiliser. Sur l'ensemble je trouve le tout très juste et très bien anticipé, seul le dernier point me laisse un peu plus optimiste que l'auteur.
Je vous disais que ce livre était lu dans le cadre d'un book club, c'est là qu'on se rend compte réellement de la portée de l'oeuvre ; il est assez impressionnant de voir à quel point elle a été ressentie différemment par les participants. Ce book club était vraiment très enrichissant et a fait évolué ma perception sur quelques points d'analyse. Je suis donc resté volontairement assez évasif dans ma chronique afin d'influencer le moins possible un futur lecteur. C'est pour moi, un livre que tout le monde devrait avoir lu au moins une fois, alors lisez le, faites vous votre propre opinion, et n'hésitez à venir en parler.
Pour moi, ce livre est malgré tout au final plutôt optimiste, je sais que cet avis est loin de faire l'unanimité ! Et vous ? dans quel camp êtes vous ?
Ma note : 17/20.
Ce livre a également été lu dans le cadre du challenge
4 commentaires -
Par Tautiton le 2 Avril 2016 à 20:16
Petits suicides entre amis - Arto Paasilinna
éditions Folio , 292 pages
Synopsis : "SONGEZ-VOUS AU SUICIDE ?
Pas de panique, vous n'êtes pas seul.
Nous sommes plusieurs à partager les mêmes idées, et même un début d'expérience. Ecrivez-nous en exposant brièvement votre situation, peut-être pourrons-nous vous aider. Joignez vos nom et adresse, nous vous contacterons. Toutes les informations recueillies seront considérées comme strictement confidentielles et ne seront communiquées à aucun tiers. Pas sérieux s'abstenir. Veuillez adresser vos réponses Poste restante, Bureau central de Helsinki, nom de code "Essayons ensemble"."
Deux suicidaires se retrouvent fortuitement dans une vieille grange où ils souhaitaient partir tranquilles. Entravés dans leurs funestes projets, ils se mettent en tête de rassembler d'autres désespérés pour monter une association. Commence alors, à bord d'un car de tourisme flambant neuf, un périple loufoque mené à un train d'enfer, des falaises de l'océan Arctique jusqu'au cap Saint-Vincent au Portugal pour un saut de l'ange final. Un récit désopilant doublé d'une réflexion mordante sur le suicide.
Mon avis :
Rien n'était à priori fait pour réunir Onni Rellonen, chef d'entreprise essuyant sa quatrième faillite et Hermanni Kemppainen, colonel de l'armée mis sur la touche par sa hierarchie. Pourtant, un pur hasard va les réunir dans une grange perdu au fin fond de la campagne, un jour de Saint-Jean. Alors que tout leurs compatriotes sont occupés à fêter comme il se doit cet événement, nos deux protagonistes ont décidé de mettre fin à leurs jours ; forcément un tel point commun ça rapproche ! Onni n'en est pas à sa premeière tentative, il lui vient alors une idée : réunir d'autres candidats au suicide de Finlande en association pour partager leurs expériences et mettre au point la manière idéale d'en finir. Les candidats sont nombreux et c'est finalement un bus plein de ces "dépressifs anonymes" qui va sillonner la Finlande puis l'Europe entière, à la recherche de l'endroit et du suicide "Idéal".
Rassurez vous tout de suite, le sujet est grave, même plutôt tabou, mais le livre ne l'est pas du tout ! C'est même tout le contraire ! Ce livre est plein d'humour et de légèreté. L'auteur nous sert grâce à sa plume tout en douceur, un savoureux mélange de cynisme, d'humour un peu noir et de loufoque. Rien dans ce livre n'est choquant, ni agressif. J'ai souris tout le long de cette histoire qui se lit quasiment d'une traite, j'ai même franchement rigolé plus d'une fois. L'auteur nous sert néanmoins derrière tout cela une réflexion forte intéressante sur le suicide, qui semble être une pratique assez répandu dans le pays. On y voit des candidats des quatre coins du pays et surtout de toutes origines sociales. Il nous dresse d'ailleurs également un portrait de ses compatriotes assez pragmatique et peu flatteur, mais je pense que ces défauts sont applicable à bon nombre d'entre nous. Il aborde également des thèmes comme la maladie ou la solitude.
Pour conclure, j'ai vraiment adoré cet espèce de "road trip" qui tiens plus de l'enterrement de vie de célibataire que du convoi funéraire. Ces gens qui finalement commence à vivre précisément au moment où ils ont fermement décidé d'en finir ! Ce livre est une véritable bouffée d'oxygène, on le referme avec une patate pas possible. Je vais vraiment m'intéresser de beaucoup plus près à cet auteur !
Ma note : 16/20.
Ce livre à été lu dans le cadre du challenge :
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