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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur - Harper Lee
éditions Le livre de poche, drame, 447 pages
Synopsis : Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.
Pourquoi ce livre ? Après l'échec de notre première lecture commune, nous avons décidé avec Kyradieuse, de retenter une LC avec ce livre. Après avoir proposé cette lecture dans le cadre du challenge Lire ensemble, nous avons été rejoint par Claire_DLB, Elyzewin, Sapotille et Stelphique.
Mon avis : Je n'ai pas grand chose a rajouter par rapport au synopsis en ce qui concerne le résumé, il est plutôt bien fait. Ce livre étant un véritable phénomène de librairie, je dois dire que j'attendais beaucoup de cette histoire ! Même la quatrième de couverture annonce la couleur avec un extrait de chronique : "Un phénomène comparable à L'attrape-Cœurs de Salinger, et donc l'un des plus beaux livres jamais écrits." Laissez moi vous dire que cet avis me laisse très perplexe, je ne connais pas L'attrape-Cœurs, mais je suis très loin de partager la fin de la citation !
Toute l'histoire est raconté par Scout qui nous livre, adulte, ses souvenirs d'enfance. Vu le synopsis je m'attendais à ce que le procès prenne une place très importante dans le livre. Si le procès est effectivement au centre de l'intrigue, il occupe une place en terme de volume finalement assez peu importante ; à peine un gros quart du livre.
On arrive au premier point faible du livre : c'est TRÈS long à démarrer. Scout nous raconte dans une bonne première moitié du livre, ses souvenirs d'enfance, enfin des souvenirs de son quotidien d'enfant pour être plus précis. Seulement, cette partie peine à nous mettre réellement dans l'ambiance. Elle est sensé nous faire prendre contact avec la vie quotidienne dans cet Etat pauvre des Etats-Unis qu'est l'Alabama. Etat, où la ségrégation raciale est restée très ancrée et pendant très longtemps. Pour moi, ça a eu beaucoup de mal à le faire ; je suis vraiment rentré difficilement dans cette histoire. Tout d'abord, l'auteur essaye de jouer sur le coté naïf de Scout pour nous attendrir, sauf que vu le lieu et le contexte je ne peux m'empêcher de penser au magnifique, que dis-je au sublime Forrest Gump ! Force est de constater, que le livre, qui a peut être inspiré le film, dans son début au moins, souffre énormément de la comparaison. (J'ai conscience cependant que je ne suis absolument pas objectif en ce qui concerne ce film que j'ai du voir une bonne centaine de fois et que je connais presque par cœur) Donc voilà Scout n'a pas réussi à tellement m'attendrir ! Autre chose qui m'ai gêné avec Scout, c'est la façon dont elle nous raconte ses souvenirs. Elle est adulte quand, elle nous les raconte, mais je trouve que ses souvenirs sont du coup, trop détaillés, notamment dans scènes banales du quotidien pour que ce soit crédible. Elle nous raconte, par exemple, avec des détails de grande précision, son premier jour d'école à l'âge de 6 ou 7 ans ; essayez de vous en souvenir du votre, vous verrez ! Les souvenirs sont très intellectualisés, et c'est sûrement ce qui m'a éloigné de cette candeur que cette petite fille était censé nous faire ressentir.
Une fois cette partie "de broderie" j'ai envie de dire, on arrive au procès à proprement parlé, et nous faisons plus ample connaissance avec Atticus. Là, le livre change, on est pris, on est captivé, on est fasciné par cet homme d'une grande humanité et incroyablement moderne, qui se bat bec et ongles pour son client même s'il sait le procès quasi perdu d'avance. On a le droit à beaucoup de réflexions de tolérance, de justice ... Le message est magnifique, le livre se charge en substance, cette partie est un vrai régal ! Surtout qu'il faut replacer ce livre dans le contexte, il est sortie aux Etats-Unis dans les années soixante. La ségrégation faisait alors rage dans le pays, ce livre prends alors une dimension militante très forte, et a certainement contribué à faire avancer les choses.
Malheureusement tout cela ne dure pas tellement et l'après procès peine à maintenir notre intérêt en éveil. Et quand l'intrigue, reperd de l'intérêt on remarque a nouveau le style plutôt lourdingue de l'auteure. Il est assez recherché, ce qui ne me gêne pas en soit, mais je ne le pense pas tellement adapté à l'histoire. Sa façon de remplacer les "r" par des apostrophes dans les dialogues, quand ce sont les personnes noires qui parlent, m'a même à la longue, franchement insupporté. La fin, nous fait un peu comprendre les longueurs du début et rattrape donc un peu l'affaire, même si j'ai un petit reproche à faire dont je ne peux évidemment pas vous parler.
Au final, je ne peux pas dire que le livre soit mauvais, je pense surtout qu'il a assez mal veilli. Quoique, quand on suit l'actualité récente aux Etats-Unis, ce n'est pas si sûr. Je retiendrais surtout ce livre pour le message qu'il fait passer, pour sa substance, rien que pour ça, il vaut toujours la peine d'être lu, mais la forme laisse franchement à désirer.
Ma note : 13/20
N'oubliez pas d'aller jeter un oeil aux avis de mes co-lectrices : Kyradieuse, Stelphique
Tags : Harper Lee, drame, racisme, ségrégation, justice
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Commentaires
On dirait que j'ai plus apprécié que vous deux!!!C'est le moins que l'on puisse dire!!!!lol
J'ai adoré Atticus, et ses enfants ils m'ont fait rire avec leur imagination débordante! ;)
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Samedi 27 Août 2016 à 11:35
Oui c'est sûr, mais c'est justement l'intérêt aussi des lecture commune ! Et puis une lecture c'est aussi beaucoup sur le ressenti, et ça c'est forcement très personnel. Merci de ta visite en tous cas.
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moi je vais passé mon tour sur celui la
je te comprends, je crois que je ne donne pas très envie de le lire