• Le solitaire

    Le solitaire - Eugène Ionesco

    Le solitaire 

     

     

    éditions Folio - 207 pages - contemporain

     

     

     

     

     

     

    Synopsis : Le seul roman écrit par Ionesco. A trente-cinq ans, un homme fait un héritage et se retire de la vie. Il ne cesse de s'étonner de ses congénères qui continuent à s'agiter, à se battre même, à aimer, à croire. La recherche de l'oubli, la nostalgie du savoir que nous n'aurons jamais, le sentiment de notre infirmité et du miracle de toute chose, font de cet individu banal un être qui a la grâce, un mystique pas tellement loin de Pascal. 


     

     

    Pourquoi ce livre ? Je suis tombé amoureux de Ionesco dès le lycée.
    Quand j'ai découvert il y a peu qu'il n'avait pas écrit que du théâtre mais également un roman, oui un seul roman ! J'avais envie d'une lecture rapide. Un roman d'à peine 200 pages d'un auteur que j'adore, mon choix était fait.

    Mon avis : Seulement voilà , pour une lecture rapide, on repassera !
    Pourtant, c'est un roman où il ne se passe rien ou presque. Je pourrais vous résumer le livre comme suit : C'est l'histoire d'un homme seul qui touche un gros héritage, et qui décide d'arrêter de travailler et de déménager. Voilà  même en cherchant à broder je ne vois pas ce que je pourrais vous dire de plus sur l'intrigue. De ce côté le livre me fait un peu penser au film Garde à vue avec Lino Ventura, Romy Schneider et Michel Serault. Il ne s'y passe quasiment rien également le scénario est une excuse pour mettre en scène des performances d'acteur. Ici c'est pareil le roman est un prétexte de Ionesco pour nous livrer tout un tas de pensées qui donne plus au livre un aspect d'essai philosophique que de roman. La référence à Pascal dans le quatrième de couverture n'est pas du tout exagérée.
    On va en effet se trouver dans la tête de notre héritier qui va nous livrer toutes ses réflexions et états d'âme sur des sujets aussi divers que l'amour, l'amitié, la liberté et bien évidemment sur la solitude ; sur la vie en général. Et des pensées il en a beaucoup, trop même. Il passe son temps à observer ses contemporains et à se torturer l'esprit. Il réfléchit tellement qu'il en fini par oublier de vivre et de profiter, il en devient même prisonnier de lui même. Il se met lui même en marge du monde et des autres.
     

    "Mais il y avait de l'amour en moi. Dans les caves et les geôles, les oubliettes de mon âme. Bouclé. Les portes étaient fermées et je n'avais pas la clef."
     

    On est ici, loin des écrits habituels de Ionesco, loin de l'absurde, loin du burlesque, mais on y retrouve tout de même sa plume si caractéristique et sur la fin son petit brin de folie que j'aime tant.
    Ses réflexions sont très intéressantes, très profondes, elles interpellent, mais restent assez complexe. J'ai d'ailleurs failli décrocher peu avant la moitié du roman ; ça commençais à être un peu trop pour moi, mais l'auteur a su re-dynamiser son roman et tout fini par s'imbriquer. Le "héros" m'a renvoyé pas mal d'interrogations très personnelles et a fini par me toucher énormément. J'ai tout d'abord pensé avoir lu ce roman au mauvais moment, c'est finalement tout l'inverse !
     

    En bref, c'est un roman très dense, très profond que je ne suis pas prêt d'oublier. Par contre, ce n'est absolument une lecture "détente", c'est même par moment assez ardu, c'est pourquoi j'aurais bien du mal à le conseiller à quelqu'un. Pourtant c'est vraiment à lire ! notamment si vous êtes dans une période "charnière" de votre vie, cette petite "introspection" devrait pouvoir faire mouche.
     

    Ma note : 16/20 avec une mention spéciale pour la couverture que je trouvais hideuse, mais qui est, au final, juste parfaite.

    Petite citation : " mais l'amour fait surgir des montagnes, l'amour brise le fer, brise les entraves, rien ne lui résiste, nous le savons bien. C'est notre médiocrité qui fait que nous lâchons, que nous renonçons. Le grand amour ne sait pas ce qu'est le renoncement, ne connaît même pas ce problème, ne se résigne jamais, la résignation c'est pour les médiocres, ainsi que l'échec."

     

    Ce livre a été lu dans le cadre du challenge

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