• La dame de Monsoreau

    La dame de Monsoreau - Alexandre Dumas

    La dame de Monsoreau

    éditions France loisirs, tome 1 : 475 pages

                                                  tome 2 : 473 pages, classique

     

    Synopsis :L'action se passe en 1578. Charles IX est mort. Son frère Henri III lui succède sur le trône de France.
    Henri est un roi superstitieux et faible. Les « mignons » envahissent la cour et essayent d'influencer le monarque. Henri III se laisse également fortement guidé par sa mère, Catherine de Médicis.
    Le pays est très divisé par les luttes entre catholiques et protestants. Henri III doit composer avec ses proches, notamment avec son frère, fourbe et avide de pouvoir, le duc d'Anjou. Il se méfie également de nombreux ennemis, dont les Guise qui ont créé une Ligue de catholiques.
    Le frère du roi s'est attaché les services d'un brillant gentilhomme, Louis de Bussy d'Amboise, comte de Clermont, ennemi juré des mignons du roi.
    Tombé dans un guet-apens, Bussy d'Amboise est soigné par une jeune femme, Diane de Méridor, dont il tombe follement amoureux.
    Hélas, la belle et jeune femme est promise à l'odieux Comte de Monsoreau, le grand veneur du roi et ne laisse pas indifférent le duc d'Anjou lui-même.
    Les amants doivent faire preuve d'une grande prudence et de beaucoup d'imagination pour vivre secrètement leur passion. Ils bénéficient toutefois du soutien de Saint-Luc qui s'est pris d'amitié pour eux, et du jeune médecin de Bussy.
    Mais Monsoreau et le duc d'Anjou dont la jalousie est féroce, découvrent cette idylle et préparent leur vengeance.
     


     

    Pourquoi ce livre ? Premièrement parce que Dumas est un de mes auteurs favoris ! C'est la première chronique d'un de ses romans que je vous présente ici, mais vous en aurez régulièrement ; logiquement encore 3 cette année ! 

    J'ai lu ce livre dans le cadre de la Lecture Commune de la trilogie des Valois organisée par Nekotenshi sur LivraddictCe titre est en effet le deuxième opus de cette trilogie et se place après La reine Margot que nous avons lu en Janvier.

    Mon avis : Premier constat : même si nous retrouvons beaucoup de personnages rencontrés dans La reine Margot, le style général du roman et l'ambiance sont très différents. Nous sommes ici sur un roman beaucoup moins sombre, beaucoup plus léger.

    Alexandre Dumas nous la joue moins "cours d'histoire", ici, l'Histoire sert surtout de décor à la sienne. 

    L'intrigue s'oriente surtout sur deux axes : Les luttes d'influences à la tête de l'Etat et les complots de la ligue Catholique des Guise d'un coté et l'histoire d'amour de Diane de Méridor devenue Monsoreau et Louis de Bussy d'Amboise, d'un autre coté.

    Le roi Henri III peine en effet à s'imposer et à être un réel souverain. A l'instar de son frère Charles IX, ce n'est  pas réellement lui qui dirige le pays, mais l'influence de sa mère semble toutefois moindre sur lui. On voit d'ailleurs très peu Catherine de Médicis dans ce roman.(Dumas n'oublie cependant pas de sérieusement l’égratigner au passage !)  Le roi va devoir défendre sa place contre son propre frère, plus avide de pouvoir que jamais ; mais aussi contre les trois Guise qui vont tenter de déclencher une véritable guerre civile en excitant les catholiques contre les protestant et de profiter de la confusion pour s'approprier le trône. Sans compter que la menace Henri de Navarre n'est pas complètement écartée ...

    Heureusement le roi peut compter sur ses mignons qui vont n'avoir de cesse de titiller les gentilshommes du Duc d'Anjou, mais surtout sur Chicot son bouffon. Et quel personnage que ce monsieur Chicot ! D'une grandiloquence et d'un intelligence inouïe, il est surtout d'une fidélité sans borne et certainement le seul ami du souverain. Ce personnage amène dans le roman un souffle comique très fort et permet à Dumas de nous servir par moment une ironie presque jubilatoire.

    Passons maintenant à Madame de Monsoreau puisqu'elle prête son nom au roman. Une femme magnifique objet de toutes les convoitises de ces gentilshommes. Convoitée par trois prétendants, dont le Duc d'Anjou, elle se verra contraire d'épouser le fourbe comte de Monsoreau alors qu'elle est éprise de Bussy d'Amboise. Autre très grand et beau personnage que ce Bussy, il est un gentilhomme absolument irréprochable, plein de principes, de respect et d'attentions pour sa belle. Comment lui résister ? J'y ai vu un peu de Cyrano dans ce Louis de Bussy d'Amboise ! ou plutôt l'inverse, puisque Rostand a écrit Cyrano de Bergerac presque 50 ans plus tard. Il a une classe folle, et pas seulement avec sa belle, jusqu'avec ses ennemis qu'il ne va pas hésiter à inviter à dîner et à recevoir comme des princes pour régler les détails d'une provocation. Avec lui l'honneur n'est pas un simple principe, mais une réelle façon de vivre ! Pour sa part Bussy, apporte un souffle chevalresque sur ce roman.

    Deux personnages secondaires m'ont également beaucoup plu : Le frère Gorenflot et Remy le Haudouin. Le premier, moine beaucoup plus porté sur la gastronomie que sur la théologie , par moment franchement désopilant m'a un peu fait penser à Porthos, en beaucoup moins bien, bien sûr. Le second pour son dévouement envers Bussy, et moins par contre pour son comportement envers Jeanne.

    Je ne vais évidemment pas revenir sur la plume absolument magnifique de Dumas qui n'est plus à présenter. Par contre, il est souvent reprocher à l'auteur de faire traîner en longueur ses romans, et de "pisser de la ligne", ici, j'ai beau chercher, je ne vois pas ce qui pourrait être enlevé au roman, je ne vois pas de superflu. J'ai été absorbé de bout en bout ! J'en aurai presque voulu encore ! Ça tombe bien il me reste Les quarante cinq.

    En bref, si j'avais beaucoup aimé La reine Margot qui était passé à deux doigts du coup de cœur, celui ci m'a fait succomber ! Si l'on ne devait retenir qu'un seul chapitre de ce roman (ô combien ça serait dommage), je garderais l'assassinat qui pour moi, est un petit chef-d'oeuvre ; je ne touchais plus terre en le lisant ! J'ai absolument tout aimé dans ce roman qui restera assurément un  des tous meilleur que j'ai lu.

    Ma note : 19,5/20 (je n'ai pas mis 20 uniquement, car pour moi cette note est réservée au Comte de Monte-Cristo)

    La dame de Monsoreau

    petite citation : La femme que le cœur vient de choisir est élevée, par ce choix, au dessus des autres femmes ; elle grandit, s'épure, se divinise ; chacun de ses gestes est une faveur qu'elle vous accorde, chacune de ses paroles est une grâce qu'elle vous fait ; si elle vous regarde, elle vous réjouit ; si elle vous sourit, elle vous comble

    N'oubliez pas d'aller jeter un oeil aux chroniques des copains de LC : NekotenshiUne pause littéraire

    Ce livre a été lu dans le cadre du challenge :

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  • Commentaires

    1
    Samedi 30 Avril 2016 à 15:26
    Mypianocanta

    Très belle chronique cher ami :) J'approuve absolument tout ce que tu dis d'un bout à l'autre.
    Je trouve que ce roman est le pendant lumineux de La Reine Margot tant au niveau des ambiances que des personnages féminins. Et puis Bussy <3 chevaleresque est vraiment le mot qui lui convient le mieux (moi qui vient de relire Ivanhoé je trouve qu'ils se ressemblent).
    Quand à l'écriture et en particulier le côté ironique donné par Chicot, c'est un régal.
    J'avoue j'ai un peu moins aimé Les Quarante-Cinq mais rien que pour ce personnage-là, il vaut le détour.

      • Dimanche 1er Mai 2016 à 14:24

        Merci My, pour Les quarante-cinq je vérifierais ça bientôt. Quant à Ivanhoé tu m'as déjà sacrément mis l'eau à la bouche, je pense donc le découvrir également prochainement ;)

    2
    Samedi 30 Avril 2016 à 18:06

    je les ai dans ma pal. certains personnages que tu cites, je les ai retrouvé en lisant mon 2e tome de la guerre des 3 henri. J'avoue que j'adore cette période. Mais comme toi rien ne vaut ce chèr Dantes qui même si les livres de dumas sont géniaux, ne passera jamais au dessus pour ma part

      • Dimanche 1er Mai 2016 à 14:29

        merci, je viens d'aller voir ta chronique sur la guerre des 3 Henri, ça donne également envie, ça peut être complémentaire ! C'est sûr que Dantès a mis la barre très haut, mais il reste tellement de livre à lire, alors peut être trouvera-t-on mieux ;) Je dis ça sans grandes convictions, cela dit ! 

    3
    Dimanche 1er Mai 2016 à 11:25

    Contente que tu aies aimé (que dis-je ? adoré !) cette lecture ! Je suis d'accord avec toi dans l'ensemble, et j'ai aussi un faible pour Chicot et pour Bussy que tu décris très bien :)

    Je prévois d'organiser la LC pour Les Quarante-Cinq, j'espère t'y retrouver !

      • Dimanche 1er Mai 2016 à 14:30

        merci Neko. Tu peux évidemment compter sur moi pour Les quarante-cinq !

    4
    Samedi 21 Janvier 2017 à 15:02
    c'era una volta

    Bon, je n'ai plus qu'à m'engager à le lire en 2017 et à tenir parole!

    Merci pour ce très bel avis

      • Lundi 23 Janvier 2017 à 13:03

        Merci surtout à toi de l'avoir lu !

        Eh oui ! Il n'y a plus qu'a lol Tu verras qu'il est parfois si facile de tenir parole ;)

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    5
    Lundi 4 Février 2019 à 15:48
    Nicolas

    Comme tout le monde, j'ai adoré ce roman, comme La Reine Margot. Je crois que je suis fan de Dumas. Mon prochaine sera Les Quarante-cinq et j'ai cru comprendre qu'on y retrouve Chicot? 

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